Le monstre vert


- Issshhhh! s'exclame Copine derrière mon dos.

J'ai interprété ce issshhhh! comme de l'admiration (j'me pétais les bretelles) car après tout, je désherbais  très minutieusement autour des toutes petites camomilles qui s'étaient resemées spontanément. Un vrai travail de moine.




- Bouge pas, dit-elle, t'as une grosse beubitte verte dans le dos, je vais chercher le kodak, ajoute-t-elle en s'éloignant, me laissant seule avec cette grosse bête que je ne voyais pas. J'en ai déduit qu'elle n'avait pas remarqué mon beau travail. Malheureusement.

Elle revient finalement. J'ai pas bougé d'un poil.


- Oh! non! Elle s'en va vers tes cheveux! dit-elle presque paniquée tout en tentant de faire le focus avec sa caméra. 


Heureusement, avant que la bête s'enfonce dans ma tignasse, Copine lui a donné une petite pichenotte lui faisant ainsi faire un triple salto arrière.

De retour au sol, je peux presque jurer que je l'ai vue toute essoufflée, sonnée par cette pirouette qu'elle venait d'exécuter contre son gré. Elle en tremblait la pauvre - d'où le flou de la photo. Je tremblais aussi un peu quand je l'ai aperçue. 


Cette bête s'appelle Méloé de Say.  C'est mon ami Luc qui me l'a dit.  Il les connaît bien, il les voit chaque année s'accoupler dans son Robinier en fleur.

Agri-Réseau qualifie le Méloé de fin connaisseur. Voyez ce qu'ils en disent ici

Après souper, je suis partie à sa recherche, histoire de faire un petit shooting photo, mais je ne l'ai malheureusement pas revu.  

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